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Klask

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23 janvier 2008 3 23 /01 /janvier /2008 10:02
les-remplacer050.jpgLa délocalisation est essentiellement la résultante d'une économie complètement dé-territorialisée qui ne considère le territoire que comme un support, mais peut exercer son activité n'importe où.

Cette pratique concerne surtout les activités secondaires autrement dit l'industrie, mais n'est pas un phénomène nouveau! La charentaise était fabriquée en Charentes car à l'époque, la main d'oeuvre y était moins chère que dans les villes!

Bref, la délocalisation est un processus logique de notre économie capitaliste (ce qui ne veut pas dire "acceptable"). Après la ville rural de France, le Portugal, puis la Roumanie, la Chine ou l'Inde et enfin, l'Afrique. On trouve toujours plus pauvre que soi!

La mutation de notre économie (désindustrialisation, tertiarisation) ne doit pas omettre le fait que la base de notre économie repose sur les activités primaires et la transformation de cette activité par le secondaire. On a donc raison de s'inquiéter face aux délocalisations, mais est-ce une raison pour prédir la fin du monde?

On constate en effet que certains emplois sont impossibles à délocaliser. Ceux qui s'appuyent sur la terre (agriculteurs), ceux qui s'appuyent sur la mer (
pêcheurs, métiers du tourisme), ceux qui s'appuyent sur la société (emplois solidaires, emplois de service, emplois de proximité). L'économie sociale et solidaire représenterait en Bretagne près de 14% des emplois privés et semi-public soit 100000 emplois (voir ici): association, coopératives, mutuelles... autant de types d'entreprises (au sens entrepreneurial) qui n'ont pas d'actionnaires, mais des sociétaires.

Le fait de ne pas être dirigées par des actionnaires garantit un pouvoir de proximité et une maîtrise de l'avenir de l'activité. L'objectif n'est pas de s'enrichir, mais de se péreniser. Décider au pays, c'est avoir la maîtrise de son activité, c'est choisir l'endroit où l'on veut vivre et ne pas se laisser dicter sa conduite par un actionnaire à l'autre bout du monde qui ne vous a jamais vu!

Au final, puisque les pays émergents commencent eux aussi à délocaliser, je me demande si les entreprises ne reviendront pas au bercail un jour. Mais en attendant, certains mécanismes permettent de moins faire face à ce genre d'évènements. Ne pas donner de subventions aux multinationales quémandeuses est un premier pas. Préférons valoriser l'aide au commerce de proximité.

J'invite les entreprises à ne plus réfléchir à leur localisation en fonction des subventions dont elles peuvent bénéficier, mais en fonction des savoir-faire, des compétences, de la pertinence de cet emplacement. Cela s'appelle la localisation industrielle et certains chercheurs ont démontré que les territoires ont des spécificités qui ne peuvent pas être négligées dans le choix d'implantation.

Manifester contre les délocalisations n'est donc pas forcément pertinent. Mieux vaut inciter nos élus à valoriser un modèle non-délocalisable car intégré à la société toute entière.

Illustration: Un des 210 dessins de l'album n°8 de JF Batellier: "Critères de divergences". Auto-édition. nov. 97.
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commentaires

D
Une analyse passionnante...Beaucoup de lecture?A l'aide de quelles documents as tu ébauché ton argumentaire? Ce doit être des lectures intéressantes.
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