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Klask

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26 septembre 2013 4 26 /09 /septembre /2013 17:00

Parlement-europeen.jpg

 

Dans un récent article de blog, notre caricature de révolutionnaire préféré, Jean-Luc Mélenchon, se plaint d'être victime d'un complot "d'ethnicistes" composés évidemment de gens d'extrême-droite, mais aussi de "progressistes" (nous?) et de "quelques amis trop rapides dans leurs analyses". La raison: Monsieur Mélenchon a voté contre un rapport présenté par notre député européen de Régions et Peuples solidaires, François Alfonsi, traitant des langues en danger. Un rapport qui a recueilli un accueil très favorable... sauf chez les français. Pour mener un duel honnête, je reproduis ci-dessous l'explication de vote de M. Mélenchon:

 

"Ce rapport préconise la ratification de la charte européenne des langues régionales et minoritaires du conseil de l’Europe. D’inspiration clairement ethniciste, cette Charte a été reconnue contraire aux principes fondamentaux de la République Française et particulièrement à la laïcité par le Conseil constitution nel. Elle prévoit en effet de donner aux groupes parlant telle ou telle langue régionale des droits particuliers dans l’espace public, en particulier dans le fonctionnement des services publics ou de la justice. Cela rompt l’égalité des citoyens et compromet le libre exercice de la citoyenneté. Si ce système peut en effet convenir aux minorités nationales en Europe, il constitue un détournement de l’attachement aux langues et patois régionaux dans une République une et indivisible comme la France. Une telle référence est inacceptable : revendiquer des droits particuliers à une catégorie de la population au nom des différences, est une atteinte à l’égalité républicaine. C’est pourquoi je vote contre."

 

Bref, nous n'avons pas manqué de lui tomber sur le râble! Aucune "manipulation" de notre part, simplement un désaccord de fond. A partir de cette explication de vote, mais aussi de sa réaction à nos critiques (lire son blog donc), voici un petit décryptage du jeu politique entre nos deux "courants" de pensée (à ce sujet). "Jamais aucun d e mes détracteurs ne s’est donné le mal de répondre sur le fond de mes arguments" dit Jean-Luc Mélenchon. Outre le fait qu'il ne s'est jamais donné le mal de lire nos réponses, je relève donc le défi.

 

deux-langues.jpgDans un incroyable jeu d'équilibriste, M. Mélenchon essaye de faire comprendre à ses lecteurs qu'il n'est pas contre les langues régionales (que nenni!), mais contre "la Charte européenne des langues minoritaires". Commençons soft notre argumentation en démontant la première remarque: il ne peut pas être contre le bilinguisme puisqu'il l'est lui-même. Dans un autre registre, ça donne: je ne suis pas raciste, j'ai moi-même un ami noir! Manuel Valls aussi est bilingue, ça ne l'empêche pas d'être contre un statut officiel pour sa propre langue maternelle en France. CQFD, argument non recevable. On connait ici en Bretagne de nombreux brittophones qui travaillent à enterrer la langue bretonne.

 

Deuxième point. Si M. Mélenchon avait bien lu cette fameuse "Charte" (elle est lisible sans aucune difficulté sur le site du Conseil de l'Europe pour ceux que ça intéresse), il saurait (mais je pense qu'il le sait parfaitement) justement que "ratifier la Charte" ne remettrait aucunement en cause "l'unité de la France" puisque justement, la France a pris grand soin de ne pas signer les articles qui donnent des droits collectifs à ces langues! (Lire à ce sujet le Peuple breton de septembre 2013). Or, l'Etat ne peut ratifier que ce qu'il a signé! Que M. Mélenchon soit contre le reste de la Charte et donc en accord avec l'argumentation de la France, admettons. En l'occurence, il répond à côté de la plaque puisque la France ne peut pas ratifier des articles sur lesquels elle ne s'est pas engagée. Logique. Comme on ne signe pas "la Charte" dans son ensemble, mais par morceaux ch oisis, l'argumentation de M. Mélenchon tombe encore à plat. En gros: la France prend une double précaution en ne signant que les articles qui empêchent les langues régionales de renaître vraiment et en ne ratifiant même pas ce minimum. Belle performance!

 

Jean-Luc Mélenchon dit "Le problème que me posent ces articles n’a rien à voir avec la diffusion des langues régionales. Il concerne la nature républicaine des institutions que cette charte entend abroger. En effet, son contenu comme ses origines contredisent plusieurs principes républicains, à commencer par le plus essentiel : le principe d’égalité des citoyens devant la loi et les services publics". Là, on touche le fond du sujet. Et là, nous avons un réel désaccord qui est politique.

 

Grand-Paris-copie-1.jpgM. Mélenchon estime peut-être que la situation actuelle de la République satisfait l'exigence d'égalité des citoyens devant la loi et les services publics. Donc, on admettra aisément qu'une personne âgé dans la Kreiz-Breizh se plaigne de voir disparaître des bureaux de Poste et que la France entière paye le RER parisien! On admettra aussi qu'il n'y a absolument aucun statut particulier dans le rôle à venir très rapidement de Lyon, ni du Grand Paris. Egalité devant la loi et les services publics quand 80% des budgets de la Culture vont à Paris et que l'avenir de France 3 est menacé (c'est très sérieux) car on refuse de faire des décrochages régionaux... on préfère donc sacrifier France 3, la chaîne des régions au bénéfice d'une chaîne nationale, France 2. Tout le monde pareil.  

 

Mais admettons que la péréquation soit une réalité en France (ce que n'importe quel pékin qui a étudié un peu la répartition des budgets infirmeraient). Admettons donc. En quoi donner une existence légale à des langues minoritaires remettraient en cause un principe républicain? La République fédérale allemande, par exemple, donne des droits à ses langues. La République Italienne aussi (même si elle n'a pas ratifié la Charte, nous le verrons plus tard). Et même des monarchies tiens! Pourquoi donc M. Mélenchon pense ceci? Parce qu'il est nationaliste.

 

Pour lui, ce n'est pas la "République", mais la "République française" (exception culturelle mon neveu!). Et il nous qualifie d'ethnicistes! Et la poutre dans votre oeil, c'est un ethnicisme? Fini les complots de sécessionnistes, fini le mythe d'anti-républicains grimés en doux agneaux... Vouloir un statut pour les langues minoritaires n'est pas être anti-France, ni anti-français.

 

Donner un statut, ça veut dire quoi concrètement. ça veut dire mener ou laisser mener une politique de développement des langues (pas un vulgaire article disant que les langues de France sont un "patrimoine"). Le breton n'a pas sa place au Musée Grévin! Or, développer n'est pas protéger. Protéger, c'est muséifier. Développer, ça veut dire que la langue est vivante 


Voilà où le bat blesse. La République française et d'ailleurs la "nation" France (le mot est jeté) s'est construite autour du français. Autour de son centre. "Une et indivisible". Si d'autres langues vivantes existent en France, cela veut dire qu'on peut diviser la France en morceaux correspondant à des cultures différentes et ça, c'est inacceptable pour M. Mélenchon. Tant que ça reste folklorique, pas de problème! Mais ester en justice? Houlà... Parler breton avec un employé de la Poste? Jésus Marie Joseph!

 

burqa-bretonne.jpg

 

Et pour les gens comme Mélenchon, tout ça est une affaire de "laïcité"! On se demande bien ce que vient foutre la laïcité là-dedans (autrement dit le rapport entre la reconnaissance de langues minoritaires et le principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat)? Mais si en fait! Puisque, comme pour la religion, M. Mélenchon souhaiterait que le breton soit du domaine privé. Le breton d'accord, mais à la maison! Le breton serait donc une sorte de catholicisme! Hey, faut se réveiller un peu! Je suis parfaitement laïc, mais une langue que l'on parle uniquement chez soi, est-ce une vraie langue? Komz a ran brezhoneg e pep lec'h.

 

Mais donc, c'est moi et mes compagnons qui auraient une vision "ethniciste de la diversité culturelle"? Etant contre le jacobinisme, je suis forcément un "réactionnaire" (qui n'est pas gentil est méchant, c'est bien connu!)? 

 

Jean-Luc Mélenchon dit: "la République protège les langues régionales". FAUX. Prétendre que la loi Deixonne est "un cadre législatif très favorable aux langues régionales", c'est de l'enfumage! Aujourd'hui, dans la Constitution, la seule langue officielle est le français. Ce faisant, Diwan (ou tout autre pédagogie immersive) ne peut pas être intégré au service public, les ouvertures de classes se font au forcing des parents d'élèves alors que toutes les conditions sont garanties (exemple de l'école de Plouézec cette année). La signalisation routière? Elle se fait également sous la pression: Stourm ar brezhoneg il y a plus de dix ans puis aujourd'hui Ai'ta! Rien n'est acquis en France. Il faut se battre constamment pour avoir des droits élémentaires sous prétexte que certains trouvent ça bizarres!

 

"Jamais leurs initiatives n’ont été brimées ou abrogées par l’Etat" dit M. Mélenchon. Pas besoin quand les compétences restent centralisées! Il suffit de ne pas donner de budget! Qui décide des ouvertures de classes? Le président du Conseil régional ou le Rectorat? Pourquoi Diwan ne se développe pas plus vite? Qui forme les enseignants? Qui donne les CAPES?

"Tout doit être proposé, et non imposé, avec la plus large palette de choix possibles". Alléluia! Nous sommes d'accord sur une chose! Dans ce cas, pourquoi ne propose-t-on du breton dans tous les établissements scolaires de Bretagne? L'anglais d'accord, mais que dire du chinois qui ouvre des classes avec 7 élèves et dispose d'aménagements d'horaires qui feraient rêver les professeurs de breton? Si on propose, il faut accepter que certains fassent des choix qui ne plaisent pas. Mais n'en déplaisent à  M. Mélenchon, tous les brittophones sont francophones et le lycée Diwan a ENCORE été classé cette année parmi les meilleurs résultats au baccalauréat. En l'occurence, botter en touche en parlant de l'anglais est minable puisque jusqu'à preuve du contraire, c'est bien l'Etat français qui fait barrage au développement des langues minoritaires... Au Royaume Uni (monarchie donc), l'anglais n'est pas seule langue officielle et cela ne remet aucunement en cause sa domination!

Je cite toujours le leader de la révolution en carton: "Un argument souvent asséné est que la France serait l’un des «rares» pays européens à ne pas avoir ratifié la Charte. Pourquoi ce mensonge ? Cette Charte est très loin de faire l’unanimité dans notre continent. Quatorze pays membres du Conseil de l’Europe ne l’ont pas signée, dont la Belgique, le Portugal, la Grèce ou l’Irlande, qui ne sont pas des États réputés liberticides". C'est exact (voir carte), mais ce qu'oublie de nous dire M. Mélenchon, c'est que le flamand, l'allemand et le français sont des langues officielles en Belgique, que le gaélique est une langue reconnue (et officielle) en Irlande. Je passe sur la Grèce qui ne serait pas liberticide... je la ressortirai celle-là quand il parlera des révoltes du peuple grec face à l'austérité! Bref, d'autres que nous sont à blâmer, mais nous ne sommes pas chez ces "autres" et ce n'est pas parce qu'on trouve plus con que nous qu'il faut continuer de l'être. Qui plus est, la reconnaissance dont dispose les langues dans ces pays est bien plus forte qu'en France!


Concernant les langues de migrants, comment pourraient-elles êtres officielles puisqu'ils sont migrants? (< on parie qu'il utilisera cette phrase sans citer la suite?). Je ne demande pas que le breton soit officiel au Canada sous prétexte qu'il y a eu des bretons (par milliers) exilés là-bas. Par contre, oui, je suis favorable à ce que ces personnes puissent s'exprimer dans leur langue, y compris dans les administrations si elles le peuvent (encore faut-il trouver des gens compétents pour parler ces langues). Et vous M. Mélenchon? Vous y êtes favorables? Ne nous opposez pas aux migrants, M. Mélenchon. Nous suivons et sommes associés (je parle de Régions et Peuples solidaires) au congrès mondial Amazigh dont les membres présents en France soutiennent nos revendications. Si la langue française est officielle dans "13 pays dans le monde", c'est d'abord parce que la France était un Etat colonial. Bravo la comparaison!

 

Nationaliste vous êtes M. Mélenchon! Comme l'Etat chinois peut l'être vis-à-vis du Tibet (et je ne vous parler pas des moines), comme certains arabes vis-à-vis de la Kabylie, comme l'Etat Turc vis-à-vis du Kurdistan... Moi, je ne défends pas ceux qui prétendent étendre leur domination par la force (militaire ou politique). 

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"Ainsi, quand on parle de « la » langue bretonne. Il en existait en fait cinq, dont une avec une racine latine, comme celle parlée à Rennes. Depuis l’édition du dictionnaire dit «unifié» de 1942, une seule langue est institutionnalisée. Parfois au prix du ridicule." Françoise, on sait que tu es là! Sors du corps de Jean-Luc! 5 langues bretonnes donc? Petite leçon M. Mélenchon. Déjà, les racines latines, c'est le gallo (justement en Haute-Bretagne et qui ne dispose d'aucune reconnaissance officielle lui non plus), pas le breton. Ensuite, il y a, dans chaque langue, des variantes ou dialectes. Ces dialectes existent également pour la langue d'oïl dont est issue le français. La langue bretonne possède 4 dialectes (léonard, cornouaillais, trégorois et vannetais, un cinquième qui était en Loire-Atlantique a disparu). Et croyez-vous que ces quatre dialectes en fassent 4 langues distinctes? Si oui, alors, je suis polyglotte! Aujourd'hui, il y a quelques centaines de mots ou expressions qui changent, pas de quoi fouetter un chat. Le breton unifié n'est pas plus scandaleux que l'unification de la réforme de l'allemand par Luther ou du français (à moins que vous ne parliez l'ancien français?). Les langues vivent, évoluent.

"Même arrangement quand on va prétendre imposer à tous la création d’un mot par tel ou tel original en vue de désigner des lieux comme « parking » ou quelques-uns des milliers de mots manquant dans le vocabulaire scientifique et technique !" Ah oui, tiens, comment dit-on parking en français? L'anglais est truffé de mots français, le français est bien plus pauvre que le québécois et vous venez nous faire la leçon. Et bien oui, M. Mélenchon, le breton a emprunté quelques mots au français. Rien de choquant. Toutes les langues le font. Et puis, nous sommes ouverts, pas recroquevillés sur notre langue! A bon entendeur, ce que Mélenchon reproche à Roparz Hémon ou aux "néologistes" actuels, le reproche-t-il à l'Académie française?

 

"Je voudrais enfin souligner qu’il ne saurait être question d’ignorer l’origine de cette charte. Dans le contexte du néo libéralisme triomphant, la différence des droits est un élément essentiel de la guerre de chacun contre tous. Donner des droits et des exclusivités à certains du fait de leur pratique d’une langue est un habile moyen d’instaurer ce droit à géométrie variable et cet empire des lois « locales » dont rêvent les libéraux". En attendant, ceux qui fabriquent les baronnies, ce sont les jacobins qui s'appuient sur les villes (métropolisation) pour éviter de repenser le système institutionnel, républicain, sous forme fédérale. Pour éviter de donner aux régions, on donne aux villes. Si ça, ce n'est pas du libéralisme! Moi, je pense que la loi française ne permet pas de résoudre tous les problèmes car elle est trop éloignée des territoires. Je prétends donc effectivement qu'il peut y avoir, localement (régionalement donc) et sur des compétences précises, des adaptations du droit de façon à être efficace (mais, lisez donc le Peuple breton de septembre, aucun autonomiste n'a parlé d'adapter le code du travail).


En France, quand on a fait la loi, le problème est résolu! Je décrète la disparition du chômage! ça y est, réglé!

 

 

formatage.jpg

 

"Il n’y a pas de peuple minoritaire en France". De but en blanc. Cash! Monsieur Mélenchon a dit. Donc, c'est vrai! Et moi, j'affirme que j'appartiens au peuple breton, que je vis en France sans aucun soucis, mais que j'appartiens au peuple breton, je me reconnais breton, sans haine, ni rejet de l'autre. "Car le peuple, en République, n’est décrit que par un seul critère : la citoyenneté et l’unité de la communauté légale qui en résulte" continue-t-il. Est-ce bien le mec qui préside un parti dont le slogan principal est "le pouvoir du peuple" qui dit ça? Dans ce domaine en tout cas, vous prouvez une nouvelle fois que le peuple est là pour l'Etat / la République et non l'inverse.

 

Je passe sur la FUEV qui serait issu de mouvement d'extrême-droite, sur Roparz Hemon qui serait un collabo (coucou, j'ai 29 ans et je me demande le rapport entre le fait que je parle breton aujourd'hui et la collaboration). ça ne vaut pas tripette! C'est un peu comme si je reprochais à M. Mélenchon d'être français car Napoléon a tué des millions de gens et qu'être républicain est débile parce que la Première République a abouti à un bain de sang!

 

Je déduis donc de ce grand numéro d'équilibriste que contre la mondialisation impérialiste, choisissons donc l'universalisme français impérialiste! Pour Le Pen, ça donne: contre la mondialisation impérialiste, choisissons le recroquevillement chauvin. Mon pauvre Jean-Luc, ta révolution, c'est une vraie farce. Je préfère mille f ois les anarchistes et leur idéal d'auto-gestion que ton nationalisme dégoulinant.

 

LA seule question qui vaille est: qui du peuple ou de l'Etat sert l'autre? Pour être plus clair: qui a décidé que les institutions seraient centralisées? Qui décide que les langues minoritaires n'ont aucune reconnaissance légale autre que "patrimoniale"? Est-ce réellement le peuple? Je ne crois pas non. En prétendant le contraire, le leader du Parti de gauche prouve une fois de plus qu'il est un pur produit du système à l'instar des Le Pen et autre Gollnish et Hortefeux avec lesquels il a voté contre ce rapport des langues en danger pourtant très intéressant.

votes-contre-sur-le-rapport-des-langues-en-danger--FRANCE-.png


Fédéraliser la République, c'est la rendre plus démocratique en rapprochant le pouvoir du peuple.
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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 16:29

velo-d-appartement.jpgTerre promise du cyclisme, la Bretagne accueillait hier les sportifs du Tour du France à Saint Nazaire. Aujourd'hui et demain, les coureurs effectuent un Saint Gildas des bois-St Malo. Demain, ils repartiront depuis Fougères.

 

Profitons de cette occasion pour informer ceux qui suivent la Grande Boucle de la course contre la montre que jouent les défenseurs de la langue bretonne afin d'assurer un avenir pour une langue de plus en plus utilisée par les jeunes, mais qui compte paradoxalement de moins en moins de locuteurs malgré une demande sociale très forte pour ouvrir des écoles bilingues (publiques ou privées) ou immersives (Diwan) partout en Bretagne.

Mais alors, qu'est-ce qui bloque? La demande a beau être forte, c'est l'Etat qui détermine le nombre de postes au concours et donc de futurs professeurs. Or, François Hollande a annoncé que contrairement à ses promesses de campagne, il ne ratifierait pas la Charte européenne des langues minoritaires. Pire: alors que le Conseil régional de Bretagne mène une politique offensive en matière de formation en breton, le Recteur d'Académie (donc l'Etat) a annoncé qu'il n'y aurait qu'un poste de CAPES et un poste de CAPEB l'année prochaine et aucune création de poste dans le public.

Face aux défis que constituent le dialogue avec l'Etat, les défenseurs de la langue bretonne ne méritent-ils pas le maillot du meilleur grimpeur?

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 17:03

Gael-Briand-o-redek-2.jpg

 

Je n'ai plus le temps de rien avec ces campagnes qui se suivent... vivement la fin des législatives que l'on puisse faire enfin de la Politique!

 

Je tenais malgré tout à écrire un petit article sur la Redadeg, cette course en faveur de la langue bretonne, qui a eu lieu du 12 au 19 mai dernier de Brest à Douarnenez en empruntant un chemin assez... long! 1500 kms de course sans interruption, une course en relais symbolisant la transmission de la langue bretonne (le témoin, c'est cette corne orange que je tiens sur la photo ci-dessus).

 

L'UDB a participé à cette course de diverses manières. Certains en étant bénévoles en amont, d'autres ont fixé les panneaux la veille de la course (c'est mon cas, mais on pourrait citer Sabine, Gilles, Valérie, Arnaud...) ou ont animé la course dans le camion (comme Gwendal ou moi) ou dans la voiture de tête (comme Arnaud).  La quasi-totalité des candidats UDB a courru (Anne-Marie Kervern à Brest, 11 kms pour Thierry Stiefvater à St Brieuc, 4 pour Valérie Coussinet sur Bécherel et Gévezé, Clara, Arnaud et Marie à Couëron, Emilie à Lanester, Paul Guéguéniat à Elliant). On a même vu une conseillère régionale UDB, Naig Le Gars, servir les boissons à l'arrivée sur le port de pêche de Douarnenez. Je ne vais pas m'amuser à faire une liste des coureurs du parti car j'aurais peur d'en oublier. Mais ce que je peux vous dire en revanche, c'est que l'UDB a acheté environ 40 kms soit une subvention de 4000€ à Diwan et aux autres projets en langue bretonne (toutes les infos sont sur le site de la Redadeg).

 

D'une manière générale, on constate que la Redadeg s'est installée dans le paysage. C'est tout le mouvement breton qui y participe, chacun à son échelle, et même au-delà. Cette troisième édition a fait du bien à tous et on ne remerciera jamais assez les bénévoles (ceux qui ont travaillé pendant 2 ans pour que cette semaine se passe bien).

 

Vous pouvez trouver des photos sur le site de la Redadeg, auprès des militants aussi et quelques unes des nôtres sur le blog de l'UDB Jeunes.

 

Quant à moi, je vous laisse sur cette image de mon état après 12h de bénévolat et 8 kms de course (un genou en vrac et un sérieux coup au moral en voyant les marathoniens qui nous aident! Pas vrai Joël?). 616 = km du Peuple breton!

 

Plijus kenañ oa bet ar Redadeg. Skuizhus ivez! Met goude e c'hallfer lavar: graet hon eus un dra pouezhus evit hor yezh, hor bro, hor frankiz (e-giz a lavare Angela Duval).

 

Gael-skuizh-marv.jpg

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 12:11

Banque_populaire_Atlantique.jpg

 

Voilà 5 ans que je milite à l'UDB, 10 que j'ai une carte, 17 que je m'intéresse à la politique et c'est seulement aujourd'hui que j'écris ce courrier. J'invite d'ailleurs ceux qui sont sensibles à cette démarche à en faire de même avec leurs mots auprès de leurs banques respectives car après tout, si personne ne leur demande jamais rien, rien n'évoluera jamais. Un client dispose aussi d'une force de propositions qu'il doit utiliser, surtout quand il est membre d'une banque sociétaire comme moi (ça vaut pour les autres banques populaires, le Crédit Coopératif qui est membre du même groupe ou la NEF, hébergée par eux).

 

Voici donc le courrier que je viens de poster à l'intention du président et de la directrice générale de la Banque Populaire Atlantique.

 

 

 

 

Banque Populaire Atlantique

1, rue Françoise Sagan

Saint Herblain

44919 Nantes Cedex 9

 

 

 

Destinataires: Jean-Guy SARRAZIN, Président et Stéphanie PAIX, Directeur général

 

Objet: utilisation du breton par la Banque Populaire Atlantique

 

 

Lundi 30 avril 2012

 

 

Monsieur, Madame,

 

Je suis client de la Banque Populaire Atlantique depuis mon adolescence et objectivement, je n'ai jamais eu de gros soucis avec votre établissement bancaire. Si je me permets de vous envoyer ce courrier, c'est pour vous solliciter sur un point précis que je ne retrouve malheureusement pas dans vos agences, à savoir l'utilisation du breton.

 

Dans ce domaine, même si le Crédit Agricole fait quelques efforts dans le Finistère, il est indéniable que c'est le Crédit Mutuel qui a misé sur la clientèle bretonnante en proposant, dans la liste de ses services, des chéquiers en breton et en donnant une place à cette langue dans les distributeurs automatiques. Pour ne rien vous cacher, il m'arrive régulièrement de choisir de retirer de l'argent chez eux.

 

Alors, bien sûr, si c'était là mon seul critère de choix, j'aurais migré vers le Crédit Mutuel depuis longtemps. Pour plusieurs raisons, je suis resté à la Banque Populaire et espère faire avancer cette cause en tant que client. Malgré vos choix étranges de découpages régionaux, trois départements bretons sont concernés par la Banque Populaire Atlantique (Finistère sud, Morbihan et Loire-Atlantique), le reste de la Bretagne étant géré par la Banque Populaire « de l'Ouest ». Il m'apparaîtrait juste que de tels services (peu coûteux) soient également proposés à vos clients bretons dont je suis.

 

L'avenir de la langue bretonne se joue à l'école, certes, mais aussi et surtout dans la vie publique. Or, les bretonnants disposent eux-aussi de comptes en banque! Si vous êtes intéressés, je vous invite à prendre contact avec l'Office public de la langue bretonne.

 

En espérant que vous réagirez à ma demande, je vous prie, Monsieur, Madame, de croire en mes salutations bretonnes les plus sincères.

 

Gael Briand

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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 12:33

manifestation-Quimper.jpg

 

Trouz 'zo bet graet, me lâr deoc'h! En attendant - pour les abonnés - la lecture du PB du mois de mai (l'officiel), voici un petit compte-rendu off de la manifestation de samedi dernier à Quimper. Première impression, une belle réussite avec 12000 personnes à mon compteur. Vous ne verrez sans doute pas beaucoup de photos de moi parce que nous faisions avec Gwendal et Nil un travail de fourmis à savoir vendre le Peuple breton à 1€. Gros résultat là aussi avec près de 200 journaux vendus soit au minimum autant de lecteurs de plus et c'est surtout ça l'important!

 

Simon-collage.JPGL'UDB Jeunes organisant un week-end à Quimper pour l'occasion, je suis donc arrivé dès vendredi pour "préparer le terrain" comme on dit. Avec Simon et Arnaud puis Naig on a retroussé nos manches pour aller coller à Quimper, mais aussi d'Ergué Gaberic jusqu'à Coray! Bref, une bonne tranche de rigolade. Retour au Ceili, en face du local UDB. 

 

Le lendemain matin, rencart était donné à l'auberge de jeunesse de Quimper où nous avons refait le monde avec les camarades et amis. Ce ne sont pas les projets qui manquent et vous entendrez encore parler de l'UDB Jeunes dans les mois à venir. Près de 30 jeunes encartés chez nous ont participé à la manif' ce qui est un record je pense (un peu moins du tiers des effectifs totaux jeunes).

 

mon-panneau.jpgLe cortège UDB comptait bien 300 personnes comme dans nos gros déplacements (je vous épargne les photos, elles sont ou seront dispo sur le net). Nous avons bien sûr portés haut nos couleurs (jaunes) et à vrai dire, on aurait été fort aise de voir plus de membres d'autres partis qui sont prompts aux communiqués, mais peu à la mobilisation. Je pense au Modem qui avait promis de venir "en masse" ou au Front de gauche qui appelait à manifester, mais dont les deux représentants ont eu peur de distribuer leurs tracts pro-Mélenchon (et à raison). Quelques EELV dont Dominique Voynet, quelques PS dont jean-Jacques Urvoas et Marilyse Le Branchu...

 

Ma palme d'or de l'animation de manifestation reviendra malgré tout à Ai'ta (ce n'est guère une surprise) et notamment à Tristan et Gwenolé qui, sur le camion, ont fait le show. "Setu penoas e c'hallfe ober evit pegañ". J'avais ramené mon panneau en photo ci-contre, mais chuuut... Au total, 16 panneaux ramenés par nous et déposés aux pieds du camion avant le concours que je n'ai malheureusement pas pu suivre. Si quelqu'un a les résultats...

 

Bravo donc à Ai'ta pour leur boulot de tous les jours, c'est un beau mouvement de jeunesse qui a besoin de tous les soutiens car je sais que l'orga, c'est pas évident à mener. Et n'oubliez surtout pas qu'on peut et même qu'on doit concilier asso/collectif et politique pour gagner nos combats.

 

Bref, au final, on a pu compter sur eux:

 

 

 

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 12:18

fest-noz-paimpol.jpgComme chaque année, l'UDB organise un fest-noz à Paimpol le 31. "L'un des plus important fest-noz de l'année en Bretagne" (excepté Yaouank, mais le budget n'a rien à voir non plus) selon le Ouest-France.

 

La section de Paimpol et plus largement la fédé du Trégor Goëlo de l'UDB ont sont très fiers et ils ont raison. L'affiche est toujours au top. Parmi les organisateurs, Pierre Morvan, élu d'opposition et par ailleurs Président du festival du Chant de Marin, signataire de la Charte Ya d'ar brezhoneg.

 

Pourquoi vous dis-je tout ça? Simplement parce qu'un militant bretonnant (dont je précise que je ne remets aucunement en cause l'engagement) vient de nous faire le reproche d'avoir mis "Pempoull", la traduction de Paimpol en breton, en italique. Or, selon la charte d'Ofis ar brezhoneg (je précise encore une fois tout le bien que je pense de cette structure), l'italique n'est pas appropriée pour le breton car cela suppose une langue étrangère.

 

Ceci est tout à fait exact. Quand on regarde la définition du mot italique, on constate que cette forme d'écriture a un sens. Et que les langues étrangères sont écrites en italique (mes correcteurs du Peuple breton ne me contrediront pas j'espère). MAIS, cela ne me choque absolument pas que l'on écrive le breton en italique. Nulle part dans la définition, il est dit qu'un mot en italique a moins de valeur. Au contraire, on utilise l'italique, à défaut du gras, pour insister. L'italique donne une impression de taille réduite, mais ce n'est pas le cas.

 

On passe son temps à couper les cheveux en quatre alors que l'important est d'avoir du breton hors de l'école. L'italique pour la langue bretonne suppose simplement, non pas que c'est une langue étrangère, mais qu'elle n'est pas la langue majeure. Ce qui, jusqu'à aujourd'hui, est le cas. Je revendique aussi le droit dans certains espaces que ce soit le français la langue mineure.

 

Une-octobre-2011.jpgComment procède-t-on dans le Peuple breton? L'Ofis nous a demandé de rendre bilingue nos têtières, de traduire l'édito... Ce que nous avons refusé tout net. Sommes-nous des anti-breton pour autant? Non, simplement, je ne suis pas un fervent adepte du bilinguisme à l'écrit. Je lui préfère deux monolinguismes. Je m'explique.

 

Le Peuple breton est un journal en français et en breton, mais pas bilingue. De même Bremañ ne traduit pas ses textes en français. Pourquoi devrions-nous le faire en breton? Le breton n'existe que si ce que l'on dit n'existe pas dans une autre langue d'où notre refus également de traduire les pages en breton en français! ça frustre beaucoup de monde de ne pas pouvoir lire les 4 pages du PB en breton, mais c'est ainsi, c'est notre ligne. D'ailleurs, vous noterez que les pages en breton du Pobl Vreizh sont écrit en romain et que ce sont les quelques mots en français qui sont écrits en italique. Ce qui suppose que pour ces 4 pages, c'est le français la langue mineure. J'aimerais multiplier les pages en breton, mais pour cela, il faudrait être capables financièrement de faire un 52 pages chaque mois.

 

Ma 'z eus nemet pajennoù div-yezhek, piv a lennfe ar brezhoneg? Ur yezh a zo bev ma 'z eus traoù nevez da lenn, traoù da ijinañ, lec'hioù prevez evit ar brezhoneger... Modal, ret eo deomp displegañ an holl frazennoù. Piv a rafe an dra-se gant ar galleg? Ur soazneg e Breizh a implij ar galleg, neketa? Ret eo ober plas evit brezhoneger ivez... evit komz diwar-benn draoioù all eget ar brezhoneg! Ur bern gevredigezh a ra plas evit ar brezhoneg, ret eo ivez kaout unan bennak 'barzh servijoù publik.

 

panneau-bilingue.jpgTout cela pour dire que j'ai beau apprécier le travail de l'Ofis, je ne prends pas toutes leurs règles pour paroles d'Evangiles! Je préfère me concentrer sur l'essentiel à savoir que des communes (et de plus en plus) font un effort pour mettre du breton sur les panneaux. Que par rapport à quand j'étais petit (où à de rares exceptions, les maires se foutaient ouvertement du breton), les conditions ont évolué et qu'aujourd'hui, c'est la course à l'échalotte même si cela reste de l'affichage. S'il y a une réelle envie de mettre en valeur la langue alors il ne faut pas décourager avec des règles trop strictes. Les communes avancent à leur rythme et une fois la machine enclenchée, c'est déjà gagné.

 

Est-ce en tapant sur ceux qui font des efforts que le combat avancera? Définitivement, certains perdent leur temps et feraient mieux de se concentrer sur ceux qui n'en font aucun. Mais c'est bien connu, on tape toujours sur celui qui est juste au dessus sans penser à celui qui l'est un peu plus!

 

Le collectif Ai'ta fait bien de se concentrer sur la SNCF ou la Poste ou les panneaux qui ne sont pas concernés par le bilinguisme. Cependant, à mon humble avis, mettre deux caractères romain l'un sous l'autre (quelque soit la langue au-dessus) normaliserait certes le breton, mais ne le mettrait pas en avant. Ma remarque ne vaut évidemment que s'il n'y a qu'un panneau. S'il y en a deux l'un sous l'autre alors le breton doit être traité de la même façon que le français.

 

Emichañs e vo muioc'h pennad e brezhoneg amañ, met n'eo ket aes c'hoazh da causeal hep ober fazioù. Ma live n'eo ket huel ha 'm eus ket c'hoant da gomz evel un dizesk.

 

La signalisation routière bilingue. Je partage à 95%.

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 16:10

Au_Bistrot_du_coin_affiche.jpgDilun mintin, brezhonegerien eus Roazhon a oa pedet er sinema "Gaumont" evit gwellout ur film "vraz" (deus Pariz) troet e brezhoneg gant Dizale ha skipailh Samuel Julien.

 

Penoas e vefe posubl da lâr un dra vat diwar-benn ar film-se? An istor zo fall-tre gant nemet unan pe div draoiù fentus. Ur vezh eo evit ar sinema, met setu an hini en deus choazet da vezañ troet e brezhoneg hag ivez en occitaneg, korseg, c'hti, créole, alzasianeg...

 

Goude ar film hon eus komzet gant hini en deus paet ar film, Sébastien Fechner. Eñ en deus lâret e oa laouenn tre da wellout kalz an dud 'barzh ar sal. Léna Louarn oa ganeomp evel just evit ar Rannvro Breizh peogwir hi en deus sikouret anezhañ.

 

Met peseurt dor en deus kemeret evit kaout sikour ar Stad? Ar brezhonegerien a oar hor yezh n'eo ket bruderezh gantañ. Emichañs vo graet filmoù all evel-se... gant un istor plijus.

 

Labour Dizale zo fiskal. Un dra marteze: emichañs vo posubl da gav muioc'h mouzhioù tamm-ha-tamm peogwir ar memes tra eo bep wech.

 

 

Quelques mots en français:

 

La discussion était plus intéressante que le film à vrai dire. Né d'une blague entre les acteurs, l'idée de faire le film en différentes langues n'a apparemment pas posé tant de problème que cela! Alors que vu d'ici, faire ça relève du parcours du combattant. L'Etat est assez schizophrène et dit plus facilement oui à des gens disons... "connus" qu'à des bretonnants jugés sans doute trop subversifs! Il apparaît aussi qu'en terme audiovisuel, les structures en Bretagne (comme Dizale) sont très efficace. Grâce à ce film ont pu être mis en place des structures à peu près équivalentes. Le Ministre Mitterand dit tout le bien qu'il pense des langues régionales alors que j'ai eu une lettre signée de lui entre les mains disant qu'il n'y aurait pas de loi sur les langues!

 

Ici doublés. Prochaine étape: des moyens métrages tournés en breton?

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4 novembre 2010 4 04 /11 /novembre /2010 17:51

 

L'association Dizale et Gwagenn TV passaient hier à Rennes un film entièrement doublé en breton, ar Wagenn (die Welle dans la version originale), la Vague. Un beau travail de doublage! J'espère que l'expérience continuera encore après ce troisième film (les premiers étrant Apollo 13 et les incorruptibles).
Spontus e oa ar film-mañ. Ur gelenner a ziskouez e klasen un autokratelezh zo pusubl c'hoazh en Alamagn. Ur film mat-kenan a c'hall 'fe gwelet gant ar yaouankiz evit kompren petra eo ur dikatur ha penoas eo aes d'ober.
Ce film est assez effrayant. Il raconte l'histoire d'un professeur qui, suite à une réflexion d'un élève disant qu'une autocratie n'est plus possible en Allemagne, décide d'organiser une sorte de jeu grandeur nature. En une semaine, il recréé une min-dictature. Un super film à vocation pedagogique!
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19 octobre 2010 2 19 /10 /octobre /2010 21:34

diwan-2011.jpgUn peu de douceur à l'heure des mobilisations qui se radicalisent. Je pourrais vous en parler plus longuement, mais je suis en plein dedans... sans compter le travail qui ne manque pas.

 

Toujours est-il que j'ai acheté mon premier calendrier Diwan que je trouve terrible cette année. 12 pages, une par mois donc, avec une peinture d'animal (renard, ours, grenouille, oiseaux...) à chaque fois et une petite explication en bilingue.

 

Ils ne coûtent que 10 euros et vue la qualité, ça les vaut largement. Et en plus, on fait une bonne action pour ces écoles alternatives.

 

A vos porte-feuilles!

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12 juillet 2010 1 12 /07 /juillet /2010 16:25

revolution.jpgQu'elle est pauvre l'époque dans laquelle nous vivons! Les intellectuels sont jetés aux oubliettes ou baillonés au profit de quelques sophistes, finalement pas si gênants, ou en tout cas labellisés par l'Etat pour faire les marioles sur les plateaux télé. C'est le cas d'un certain philosophe, Michel Onfray pour ne pas le citer, qui critiqua récemment BHL, trop médiatique à son goût pour être un "vrai" écrivain. C'est l'hôpital qui se fout de la charité... lui qu'on dit "philosophe" et chouchou des médias! Si philosopher, c'est savoir parler, alors je connais plus d'un philosophe!

 

Dans un article du Monde du 10 juillet (lire ici avant de poursuivre), le plus célèbre vulgarisateur de France, celui que tout le monde respecte parce qu'il a ouvert des cours de philo populaire à Caen, nous démontre qu'on peut avoir une bonne idée, mais dispenser des idées nauséabondes. Je lui conseille de plancher sur un sujet: tolérance ou respect?

 

La tolérance, c'est accepter ce qu'on désapprouve. Le respect, c'est considérer la chose ou la personne. En réalité, drapé dans sa vertue de républicain de gauche (caviar), M. Onfray est un petit Robespierre. Grands discours sur l'amour et contre la peine de mort, mais juge de ce qui doit être et ne pas être. Pour M. Onfray, soi-disant athée, il y a le bon et le mauvais (1). Moi, je dis: Démocratie ne vaut que si les gens sont éduqués... ou plutôt instruits (pour qu'ils s'éduquent eux-mêmes). Je crois l'être suffisamment pour critiquer cet âne qui montre jour après jour qu'il fait de la République une Religion et la langue française une sur-langue, vecteur de civilisation?

 

Assurément, les langues régionales, c'est mal. A nouveau j'oserai la comparaison avec Robespierre à ceci près qu'au XXIème siècle, croire aux "ennemis de l'intérieur" (2) avec une telle foi est un signe de déficience mentale: paranoïa on appelle ça! Ah, mais M. Onfray ne veut pas changer, c'est vrai que, pour lui, tous les psy sont des charlatans (voir son dernier livre). De même que, c'est bien connu, tous les profs sont des fainéants, tous les politiques sont pourris... une réthorique bien connu du FN et popularisée par Le Pen. Je me permets d'y aller franco puisque, selon ses dires, je suis (parce que je défends les langues régionales et, pire, que je pratique le breton) "un cheval de troie de la xénophobie", que "j'exclue l'étranger"...

 

Nous, les méchants, autonomistes, indépendantistes, on les connait vos discours! Ce sont eux qui dressent les uns contre les autres les langues au profit du français. Vous qui ne parlez ni esperanto, ni gallo, mais qui tentez de leur faire croire que si ces langues ne décollent pas, c'est de notre faute. Jeu de dupes puisque vous ne parlez aucune de ces langues. Elles sont simplement "pratiques". Un vrai roman d'intrigues où les alliances improbables se nouent... franc mac' à la con! Vous savez pertinemment que pour détruire une culture, il suffit de détruire sa langue. Détruire une langue, c'est détruire le rapport d'un peuple à son territoire, c'est déraciner un sentiment d'appartenance. Et quoi de plus facile quand l'Etat permet de le faire légalement, doucement, mais sûrement?

 

Les ennemis de l'intérieur! Paranoïa qui me donne envie de plonger dans les livres d'expertes de la Révolution Française: Mona Ouzouf et Suzanne Citron. Ah, c'est vrai qu'ils sont fortiches nos gardiens du temple, les Charasse et Mélenchon, véritables pastiches des révolutionnaires d'antan, mais qui n'ont pas évolué! Onfray nous taxe de "dinosaure", je me marre!

 

D'où la langue bretonne serait une menace pour la Nation française? Diwan, "une secte" dixit le Sénateur de l'Essonne au Sénat en 2008 (lire ici)? Je connais peu de bretons qui ne soutiennent la France dans les compétitions internationales (excepté l'équipe de football, mais cela est lié à leur qualité). Construire son identité au détriment d'autres, voilà bien votre rôle de péquenots, craintifs que vous êtes de voir s'effondrer votre beau chateau de sable. La France est un mythe, elle s'est construite dans le sang et le mépris d'Autrui. Suis-je anti-français en disant cela? Je ne crois pas. Car chaque nation est un mythe. Elle se construit parce que des hommes et des femmes y croient.

 

Mais tous ces fanatiques - et j'emploie du vocabulaire religieux à dessein - comprennent-ils la complexité du monde? Soucieux, eux les laïcards, de défendre les valeurs de la République (lesquelles? Liberté? Egalité? Fraternité?), ils pactisent avec l'Abbé Grégoire (voir ici) et tendent à l'uniformisation.

 

Jacobinisme est certes un mot désuet, mais il est toujours d'actualité. Un mot désuet pour individus désuets! Le jacobinisme s'accorde très bien de l'uniformisation capitaliste... dès lors que la langue française reste la tête hors de l'eau. Ne comprennent-ils pas que défendre la diversité linguistique et donc le breton, le corse, le basque, c'est aussi défendre le français dans le monde, fut-il la langue du colon? Un poids deux mesures pour ces Justes!

 

europe-langues-continent.gif

 

Je ne sais pas sur quel piédestal ils placent le français, mais il serait temps de leur apprendre que chaque langue est le produit d'une réflexion humaine. Que le breton n'est pas un dialecte, mais une langue distincte du français. Qu'il puisse co-exister des cultures en France n'était pas dans leur schéma de conquête du monde. Minus et Cortex de pacotille! Il existe effectivement divers breton comme il existe divers français, mais l'essentiel est que la communication puisse avoir lieu. Et le breton dit "unifié" est compréhensible, croyez-le! Cela doit-il empêcher les dialectes de vivre? Non. Mélenchon et Onfray ne font que colporter des ragots qui ont fait leur temps. Moi qui ne parle pas si bien breton que cela, je comprends un vannetais ou un léonard, un cornouaillais ou un trégorois!

 

Alors, oui, Monsieur Onfray, je suis tribal! Oui, je suis un farouche anti-universaliste car ce sont les gens comme vous, les missionnaires (qu'ils soient religieux ou laïcs), qui ont décimés des cultures entières! Indiens d'Amérique, d'Amazonie, peuples primitifs en Afrique ou en Asie, cultures minoritaires en Europe. Vous participez à l'extinction, comme M. Arthus Bertrand hostile aux langues régionales, d'une diversité aussi importante que la biodiversité! Car une langue est le reflet d'une idée du monde et un philosophe devrait comprendre ça. Et, pour le clin d'oeil, je reprendrais à mon compte une citation de Robespierre: « La plus extravagante idée qui peut naître dans la tête d’un politique est de croire qu’il suffise à un peuple d’entrer à mains armées chez un peuple étranger, pour lui faire adopter ses lois et sa constitution. Personne n’aime les missionnaires armés… ».

 

C'est bien ce que vous faites non? Vous entrez chez les gens et leur imposez votre vision uniformisée du monde. Vous êtes un guerrier de la pensée. Vous niez l'individu et son droit d'exister tel qu'il est.

 

fardeau_des_privileges.gifJe passe sur vos conceptions politiques, elles mériteraient un article entier tant c'est risible! Que vous souteniez Mélenchon comme candidat en 2012 n'est pas étonnant, mais que pensez de vos positions publiques: post-anarchiste? Finalement, l'Etat n'est pas si mauvais? Personnellement, j'estime qu'il n'est qu'un outil et dès lors que cet Etat ne répond plus aux exigences du peuple, il doit disparaître comme a disparu la monarchie (quoique?). Et puis, finalement, le capitalisme n'est pas si mauvais? Et l'Etat peut être vecteur de positions libertaires! J'en parlerai aux punks que je connais, ils apprécieront la blague! Moi, j'en reste à l'idée initiale de l'échange, comme un bon barbare (celui qui n'est pas grec romain français). Sortir du système marchand est une utopie, mais cela veut-il dire qu'on ne doit pas y tendre?

 

Vous seriez révolutionnaire? Quel clown! Si c'est cela être révolutionnaire, alors je ne donne pas cher de notre planète. Je ne suis pas de cette révolution-là! Celle que vous adulez a troqué les nobles contre les bourgeois. Vous êtes moulé dans un conformisme ringard et avez peint la tolle en un camaïeu de rouge, noir et rose. Soit vous manquez d'imagination, soit vous êtes conditionné... plutôt problématique pour un "philosophe".

 

Gâgeons que ma prose ne vous arrivera jamais entre les mains et que, si c'était le cas, vous hausseriez les épaules en vous disant que je suis un jeune coq. Sans doute le suis-je, mais je déteste la fange intellectuelle et j'essaye, chaque jour qui passe, de faire en sorte que mes pattes ne pâtaugent pas dans le fumier! Difficile en France.

 

 

 

(1)  y a deux peuples en France : L'un est la masse des citoyens, pure, simple, altérée de justice et amie de la Liberté: c'est ce peuple vertueux qui verse tout son sang pour fonder la République qui en impose aux ennemis du dedans et ébranle les trônes des tyrans. L'autre est ce ramassi d'ambitieux et d'intrigants, c'est ce peuple babillard, charlatan, articificieux, qui se montre partout, qui persécute le patriotisme, qui s'empare des tribunes et souvent des fonctions publiques ; qui abuse de l'instruction que les avantages de l'ancien régime lui ont donnée, pour tromper l'opinion publique ; c'est ce peuple de fripons, d'étrangers, de contre-révolutionnaires hypocrites, qui se place entre le peuple franças et ses représentants, pour tromper l'un et calomnier les autres, pour entraver leurs opérations, pour tourner contre le bien public les lois les plus utiles et les vérités les plus salutaires.  (Robespierre, sur les ennemis de la Nation).

 

(2) « Domptons nos ennemis du dedans et ensuite marchons à tous les tyrans de la terre… » citation de Robespierre.

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