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Klask

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2 mai 2008 5 02 /05 /mai /2008 12:01
La fameuse photo de Cohn-Bendit narguant un CRS! Voilà l'image de mai 68 qui me vient d'abord à l'esprit. Si j'avais su qu'un jour dans ma vie, j'allais prendre l'ascenseur régulièrement avec lui, je ne l'aurais pas cru!

Et pourtant, après le congrès des Verts à Quimper l'année dernière, j'ai pu voir "Dany le rouge" au Parlement Européen puisque les bureaux des Verts jouxtaient ceux de l'ALE. "Dany" qui considère aujourd'hui qu'il faut en "finir avec mai 68".

Ce mouvement contestataire a pourtant fait bouger les consciences de l'époque (il est bon de rappeler que la censure était monnaie courante sous De Gaulle: la Radio vous ment!). Doit-on en faire pour autant l'apologie? A mon avis, les étudiants qui se revendiquent actuellement du mouvement n'y ont pas compris grand chose.

Même si l'on constate que la société moderne se méfie de la jeunesse, on ne peut pas dire que le contexte soit le même. Le mouvement de 68 me semblait un mouvement d'espoir quand les manifestations anti-CPE (auxquelles j'ai participé) paraissaient plus le signal d'une détresse sociale: que vais-je faire de ma vie? Quel avenir nous réserve-t-on?

La jeunesse est toujours engagée, mais refuse de s'associer à un groupe! ll faut croire que la collectivité, c'est l'emprisonnement. L'individualisme de la société capitaliste est néfaste pour la démocratie en cela qu'il terrasse les syndicats et les partis politiques qui détiennent pourtant la légitimité.

Autre constat: on parle beaucoup de mai 68, mais les jeunes d'aujourd'hui en connaissent peu sur le sujet (peut-être parce que c'était essentiellement un mouvement parisien?). A tel point qu'en les interviewant, j'ai eu régulièrement la même réponse: "c'est à Mitterrand que les étudiants et les grévistes s'opposaient".

Qu'on en parle autant quarante ans après révèle que c'est la génération qui a fait mai 68 qui veut en parler! Une génération qui se regarde le nombril? Peut-être est-ce pour cela que beaucoup critiquent l'évolution bourgeoise de ces étudiants "rouges"?

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commentaires

Y
regarde par là ! http://www.yves-paccalet.fr/blog/tu connais ? yves paccalet, philosophe et aussi un compagnon d'aventure du commandant cousteau.... ancien de mai, ... au bilan bien pessimiste !
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M
Ceux qui pensent comme ça n'ont tout simplement pas connu l'avant mai 68, le paternalisme, le machisme, l'anti-féminisme, le racisme, le manque liberté de pensée. Nous les femmes plus que les hommes encore, on étaient bridées, enfermées dans des carcans administratifs et bien contentes de pouvoir choisir nos maris... quoi que...Bref...
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Y
c'est marrant ce que dit Alain : mon père (ouvrier d'usine aussi) ne pensait pas mieux des étudiants - son usine avait eu la visite d'1"intello" (pour mon père, c'était un gros mot!!) ; les ouvriers s'étaient énervés un peu et l'avait viré.... et ont aussi voté De Gaulle... Pourtant, il avait un discours tout-à-fait radical sur ce qu'il faudrait faire avec les "bourgeois", les "nantis" (plutôt violent !!)....
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A
Ah, mai 68, les "anciens combattants", "sous les pavés la plage"...Je suis suffisamment âgé pour avoir connu les "évènements" et assez sensé pour e pas trop la ramener là-dessus. Je m'énerve assez vite d'entendre parler du mouvement étudiant, et quasi uniquement du mouvement étudiant. A l'époque, mon père, ouvrier retraité, soutenait la lutte de ses collègues en grève et occupant leur usine et vouait aux gémonies, comme ses collègues d'ailleurs, "les fils de riches" qui "n'ont rien à faire d'autre que jeter des pavés et foutre le b..l en France". (A tel point que lui, le syndicaliste CGT communiste soutiendra De Gaulle lors de la reprise en mains par le pouvoir)Il semble qu'il y ait une incompréhension vis à vis des origines du mouvement et surtout sur les motivations. En fait on pourrait dire qu'il y a eu deux mai 68 parrallèles: celui des travailleurs, qui réclamaient des salaires et ds conditions de travail décents, et celui des jeunes (dont j'étais au grand dam de mon père) qui eux voulaient simplement une vraie vie, où l'on puisse penser et parler librement, (il ne faut pas oublier que jusqu'en 1974, nous étions mineurs jusqu'à 21 ans et sous contrôle paretnal, sauf à travailler et encore!!!),où les télés, radios et journaux diraient la vérité.Et d'ailleurs les tentatives de rapprochement entre les 2 mouvements ont été difficiles, voire impossible, les travailleurs ne comprenant pas -et pour beaucoup n'acceptant pas- les désirs de libertés de leurs enfants. Les travailleurs voulaient être plus heureux dans la société de consommation, les jeunes voulaient connaître autre chose.diificile cohabitation...Alain
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C
<br /> Tu exprimes assez bien ma vision. C'est vrai qu'étant jeune, on nous a parlé beaucoup des mouvements étudiants et j'ai donné mon point de vue. Maintenant, j'ai rajouté "les grévistes" car je sais<br /> bien que c'est avant tout les grèves et la paralysie du travail qui a emmerdé De Gaulle.<br /> <br /> Bref, j'approuve ta vision. Ça me paraît censé!<br /> <br /> Gael.<br /> <br /> <br />
Y
j'avais eu un cours sur l'histoire de mai à la fac : pas si simple ! si les "héritiers parisiens" ramènent tout à eux, il semblerait que le mouvement ait commencé en région : Caen en particulier, et aussi dans le milieu ouvrier je ne sais plus où... Du coup, c'est cette agitation qui aurait donné des idées aux parisiens - qui ramènent la couverture à eux ! (pour mieux masquer la vraie lutte de classes de l'époque. J'ai entendu le même genre de récit dans "là-bas-si-j'y-suis" émission de Daniel Mermet sur France Inter (à réécouter sur là-bas.org).
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C
<br /> Je croyais que le mouvement avait commencé à Nanterre. Mais après tout, ce que tu dis ne m'étonnes qu'à moitié! Cela dit, les mouvements violents et les images connues sont exclusivement<br /> parisiennes!<br /> <br /> Biz<br /> <br /> Gael.<br /> <br /> <br />