6 août 2007
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14:45
"J'ai longtemps ignoré que j'étais breton... Français
sans problème, il me faut donc vivre la Bretagne en surplus, ou, pour mieux dire, en conscience : si je perds cette conscience, la Bretagne cesse d'être en moi ; si tous les bretons la perdent,
elle cesse absolument d'être. La Bretagne n'a pas de papiers. Elle n'existe que dans la mesure où à chaque génération des hommes se reconnaissent bretons. A cette heure, des enfants naissent en
Bretagne. Seront-ils-bretons ? Nul ne le sait. A chacun, l'âge venu, la découverte ou l'ignorance..." (Morvan Lebesque, comment peut-on être breton, essai sur la démocratie
française, Seuil, 1970)
Par ce texte, Morvan Lebesque (photo), né Nantais au début du XXe, explique son sentiment d'appartenance à la Bretagne. Son introduction reste, selon moi, d'une grande clairvoyance et je me reconnais dans cette formule simple: la découverte ou l'ignorance! Car je suis moi-même un breton né ailleurs, un breton d'ailleurs, qui a eu la chance que ses parents reviennent en Bretagne!
La question est récurrente en Bretagne: naît-on ou devient-on breton? Soucieux de préserver une spécificité bretonne et de ne pas devenir une annexe de la culture française, certains bretons rejettent la mixité, le mélange des cultures car, selon eux, le mélange affadit la Culture! La dévotion d'un individu à UNE culture est à mon sens malsain (nous sommes tous multiappartenants) car une culture se nourrit du brassage et se renforce à mesure qu'elle définit un meilleur projet de société. Constatons simplement que la mondialisation ne fait pas peur qu'économiquement! Le Coca-Cola uniformise les modes de vie, mais l'économie seule ne définit pas une culture.
A l'heure actuelle, la Bretagne n'est qu'une région sans pouvoir. L'Etat seul est légitime! Je milite pour une reconnaissance juridique auprès de l'ONU de la "nation" bretonne et de l'identité spécifique de la Bretagne. Le droit dirige le monde et la Bretagne, si elle veut exister, doit exister légalement ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Je suis fédéraliste, pour une Europe des nations et non plus pour un monde dirigé par les Etats Nations. Cela dit, je ne suis pas indépendantiste au sens où je pense qu'il est possible, dans un même Etat d'avoir plusieurs nations! Regardez le Royaume-Uni (qui ne devrait d'ailleurs plus s'appeler ainsi)!
Selon moi, un Etat est une structure qui ne correspond pas forcément à UNE nation. Une nation est du domaine du sentiment, de l'affectif, tandis que l'Etat est du domaine du fonctionnel comme le Conseil Régional! Le combat de Bretagne Réunie (voir ici) est donc de faire correspondre le fonctionnel à l'affectif (ici)...
Alors comment peut-on être breton? Pour moi, il faut déjà concevoir la Bretagne de façon intellectuelle (la découverte), puis il faut avoir la volonté d'appartenir à ce groupe et alors, de s'engager à promouvoir la culture bretonne (je dis "bretonne" comme je pourrais dire "basque"). Enfin, il faut considérer sa culture comme moderne et la faire vivre. Une culture repliée sur elle-même est moribonde. D'ailleurs, il est troublant de constater que les québécois parlent mieux français que nous qui ne faisont qu'utiliser, pour les termes récents, les mots anglais au lieu d'inventer un nouveau lexique.
En France, les linguistes régionaux sont méprisés, on leur préfère les réactionnaires bretons qui décrédibilisent le combat politique de tout le mouvement!
Pour militer: l'UDB, ici.
Par ce texte, Morvan Lebesque (photo), né Nantais au début du XXe, explique son sentiment d'appartenance à la Bretagne. Son introduction reste, selon moi, d'une grande clairvoyance et je me reconnais dans cette formule simple: la découverte ou l'ignorance! Car je suis moi-même un breton né ailleurs, un breton d'ailleurs, qui a eu la chance que ses parents reviennent en Bretagne!
La question est récurrente en Bretagne: naît-on ou devient-on breton? Soucieux de préserver une spécificité bretonne et de ne pas devenir une annexe de la culture française, certains bretons rejettent la mixité, le mélange des cultures car, selon eux, le mélange affadit la Culture! La dévotion d'un individu à UNE culture est à mon sens malsain (nous sommes tous multiappartenants) car une culture se nourrit du brassage et se renforce à mesure qu'elle définit un meilleur projet de société. Constatons simplement que la mondialisation ne fait pas peur qu'économiquement! Le Coca-Cola uniformise les modes de vie, mais l'économie seule ne définit pas une culture.
A l'heure actuelle, la Bretagne n'est qu'une région sans pouvoir. L'Etat seul est légitime! Je milite pour une reconnaissance juridique auprès de l'ONU de la "nation" bretonne et de l'identité spécifique de la Bretagne. Le droit dirige le monde et la Bretagne, si elle veut exister, doit exister légalement ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Je suis fédéraliste, pour une Europe des nations et non plus pour un monde dirigé par les Etats Nations. Cela dit, je ne suis pas indépendantiste au sens où je pense qu'il est possible, dans un même Etat d'avoir plusieurs nations! Regardez le Royaume-Uni (qui ne devrait d'ailleurs plus s'appeler ainsi)!
Selon moi, un Etat est une structure qui ne correspond pas forcément à UNE nation. Une nation est du domaine du sentiment, de l'affectif, tandis que l'Etat est du domaine du fonctionnel comme le Conseil Régional! Le combat de Bretagne Réunie (voir ici) est donc de faire correspondre le fonctionnel à l'affectif (ici)...
Alors comment peut-on être breton? Pour moi, il faut déjà concevoir la Bretagne de façon intellectuelle (la découverte), puis il faut avoir la volonté d'appartenir à ce groupe et alors, de s'engager à promouvoir la culture bretonne (je dis "bretonne" comme je pourrais dire "basque"). Enfin, il faut considérer sa culture comme moderne et la faire vivre. Une culture repliée sur elle-même est moribonde. D'ailleurs, il est troublant de constater que les québécois parlent mieux français que nous qui ne faisont qu'utiliser, pour les termes récents, les mots anglais au lieu d'inventer un nouveau lexique.
En France, les linguistes régionaux sont méprisés, on leur préfère les réactionnaires bretons qui décrédibilisent le combat politique de tout le mouvement!
Pour militer: l'UDB, ici.