Je constate aussi que la Région Bretagne est devenue une terre de gauche et que l'UMP n'y a aucune place. L'honnêteté intellectuelle nous permet de dire que si la
"région technocratique des PDL" est à gauche, c'est aussi à cause de la Loire-Atlantique. Ceci jouerait en notre faveur puisque Nicolas Sarkozy ne serait pas opposé à récupérer une Région. Dans
l'hypothèse de découpage proposée par l'UDB (comme Bretagne Réunie), la Région Bretagne resterait à gauche et il est fort probable que ce qui resterait des PDL bascule à droite.
ça, c'est le scénario qui me conviendrait (même si la méthode est franchement criticable). Je doute cependant que ce soit l'intention du Président malgré ses
visées électoralistes perpétuelles. Très honnêtement, je redoute la fusion B4-PDL. Mais j'avoue avoir du mal à imaginer comment cela pourrait se faire sachant que ni les bretons, ni Le
Drian, le Président de la région Bretagne, n'en veulent.
Par contre, je conçois nettement mieux comment Nicolas Sarkozy pourrait annihiler la timide régionalisation en cours. Pour cela, il suffit de ne
pas choisir entre départements et régions. Imaginez que lorsque vous votiez aux cantonales (scrutin uninominal), le vainqueur devienne à la fois conseiller général ET conseiller régional.
Dès lors, le bipartisme serait une réalité: de même qu'au Sénat, la diversité politique n'existerait plus. UDB, Emgann, Parti Breton, Verts, Modem et NPA... aux oubliettes, retour à l'âge de
pierre! Ce scénario est tout autant machiavélique, mais il est beaucoup plus crédible et les rumeurs de couloir à propos de la commission Balladur en disaient longs. D'ailleurs, Nicolas
Sarkozy, dans son discours, n'a-t-il pas dit que "personne de vivants n'arrivera à supprimer les départements"?
De même, je tiens à souligner que l'histoire des plaques d'immatriculation est un faux débat! Le vrai problème n'est pas que l'on ne puisse pas associer
le 44 et le Gwenn-ha-Du, mais que le département soit obligatoire. Le département est le principal frein aux réformes instututionnelles et le pire ennemi de la régionalisation.
Côté politique "locale", il y a
de quoi être dubitatif:
M. Auxiette, normal, botte en touche en prétextant qu'"il y a des sujets bien plus graves à traiter que de perdre son temps dans des polémiques
stériles". On trouve toujours plus grave c'est un fait, est-ce une raison pour ne pas en parler?
Idem pour Jean-Marc Ayrault, député et maire PS de Nantes qui compte pourtant des élu(e)s UDB au sein de sa majorité
: "M. Sarkozy aime les dérivatifs. Ce qui préoccupe les Français, ce ne sont pas les débats institutionnels, qui ne sont pas d'actualité, auxquels je
n'entends pas participer. Mais les questions économiques et sociales, dont le Président ne parle pas beaucoup".
Dans la famille bêtisier, je demande Philippe de Villiers, président MPF du conseil général de Vendée qui "approuve les déclarations du Président de la
République. Une grande Région Bretagne-Pays de la Loire sera à la bonne échelle pour traiter les grands dossiers d'avenir. D'autant que nous avons entre nous un lien commun : l'océan. Un or
bleu insuffisamment exploité".
L'ex chevênementiste qui va et vient au PS, Joel Batteux, maire de St Nazaire pour qui "l'hypothèse soulevée par le Président est une provocation, à deux ans
des élections régionales. C'est une question surannée sauf à envisager de réunir trois voire quatre Régions".
Jean-Luc Harousseau, leader de l'opposition de droite à la Région nous relance son discours fade et
non-argumentée: "Je dis non à la question dépassée du rattachement de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Je dis par contre oui à une fusion des Pays de la Loire et de la Bretagne, pour
avoir une visibilité à l'échelle européenne et atteindre la masse critique nécessaire, au plan économique, de la recherche et de l'université".
Ah! Enfin une réflexion intéressante du côté de la Sarthe! Roland du Luart, président UMP du conseil
général de la Sarthe: "Il est certain que l'on se dirige vers un redécoupage des Régions. Pierre Mauroy proposait dix à douze Régions, je trouve que l'idée est bonne. La Sarthe
ne se sentait pas toujours très bien en Pays de la Loire. Elle pourrait se regrouper, par exemple, avec la Mayenne, le Maine-et-Loire, l'Indre-et-Loire, le Loir-et-Cher, pour constituer une
Région Centre-Ouest".
Pour ma part, je pense que les réponses aux angoisses des français (et des bretons) viendront des questions institutionnelles. L'autonomie est LE moyen de
faire mieux sans rien y perdre. Le conservatisme français sclérose la République qui n'a que faire de ses territoires. Une région bien découpée serait nettement plus compétitive que
des régions tracées au rotring sur une carte IGN par un parisien! Et la compétitivité n'a rien à voir avec la taille M. Sarkozy... en tout cas, je l'espère pour vous!